On n’ose même plus évoquer l’énorme montant de la dette mondiale, qui ne cesse d’enfler. Selon le FMI, elle atteindrait en avril dernier 164.000 milliards de dollars, soit près de 225% du PIB mondial, dette privée et dette publique confondue. Et rien que sa stabilisation s’avère impossible, la croissance économique reposant sur un endettement constant qui participe de l’accroissement de la masse des actifs financiers. Parvenue à ce niveau, il n’est plus soutenable, supposant une richesse future hors d’atteinte. Quand nous ne vivons pas dans l’illusion qu’une ingénierie financière sophistiquée permettra de la stabiliser – cela s’est révélé le contraire – nous nous réfugions dans le déni et pratiquons la fuite en avant.
Faute de savoir comment faire, les gouvernements pratiquent la fuite en avant, comme aux Japon et aux Etats-Unis, et de surcroît le déni, comme en Europe, lorsque par exemple ils veulent faire croire que la dette grecque est « soutenable ». Plus lucides, certains voudraient que les banques centrales rachètent la dette tandis que d’autres préconisent la création d’un tribunal international chargé d’opérer des remises de peine ordonnées et massives. Plus rarement, il est étudié comment enrayer la production de la dette, celle dont l’origine se trouve dans une mauvaise allocation du capital privilégiant l’activité financière à l’économie.
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