Il y aura avant et après les révélations d’Edward Snowden dénonçant la surveillance mondiale des communications par l’agence américaine NSA. Mais il y a pire aujourd’hui, à constater que le scandale n’y a rien fait et que tout continue comme avant. Comme l’a souligné un autre lanceur d’Alerte, Julian Assange, le concept de vie privée n’existe plus. Les nouvelles technologies sont mises au service de la traçabilité des humains. Et ce n’est pas nécessairement pour le meilleur, tel qu’il nous est présenté pour nous allécher.
En Chine, le projet de « totalitarisme high tech » intitulé Sésame est le plus abouti. Son développement et ses premières expérimentations associent des organes de sécurité aux grandes plate-formes de commerce en ligne. En traitant les données de toutes natures qui sont recueillies, un crédit social est attribué à chacun, permettant d’établir si vous êtes un bon citoyen selon les critères officiels. Des récompenses sont alors prévues, ainsi que des pénalités dans le cas contraire.
Le monde en gestation accéléré des objets connectés de toutes natures, un formidable marché, permet d’anticiper ce qui se prépare. Tous ces objets recueilleront des données selon leur fonction, étant par ailleurs autant de proies faciles pour les hackers. Ils alimenteront de gigantesques bases de données et feront le bonheur d’algorithmes au service du marketing, et plus si nécessaire afin de détecter les comportements asociaux – suivant les normes en vigueur – et les dissidences.
Pour donner un exemple de la puissance de ce qui s’annonce, la borne de recharge des véhicules électriques facturera la consommation, mais elle fournira aussi des données sur l’utilisation du véhicule à une société de leasing, une compagnie d’assurance et un gestionnaire de parking. Un garagiste sera informé d’une prochaine révision, La traçabilité des utilisateurs est appelée à un grand avenir.
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