La Banque centrale européenne (BCE) a joué avec la Commission de Bruxelles un rôle déterminant dans la conduite de la crise financière, mais ni l’une ni l’autre ne sont dirigés par des élus. Ce déficit démocratique a été souligné mais n’a pas été corrigé.
Les gouvernements et les parlements font face à des entreprises transnationales et à des lobbys très puissants. La politique est devenue une profession où l’ont fait carrière, l’argent jouant un rôle grandissant, la corruption omniprésente, dévoyant la démocratie représentative. Le système est devenu oligarchique, aboutissant à une confiscation du pouvoir. Les politiciens et les managers des grandes entreprises et des banques sont associés dans la conduite des affaires. Les aller-retour entre la haute fonction publique et les grandes entreprises ne se comptent plus. L’adoption de la dernière loi sur le secret des affaires participe du renforcement de l’oligarchie.
La démission de Nicolas Hulot a apporté un nouvel éclairage à leur fonctionnement, déjà observé à Bruxelles et au Parlement européen. Organisés en lobbys, les groupes de pression privés pullulent afin de faire valoir leurs intérêts auprès des pouvoirs publics, ne rechignant pas utiliser sur les moyens, allant même jusqu’à écrire des projets de loi que reprennent à leur compte des élus. La démocratie est dévoyée.
Est-il encore possible de procéder à une mise à plat de ce qui est désormais solidement installé ? De dé-professionnaliser la politique, d’instaurer des formules de représentativité directe, de strictement encadrer les lobbys et d’interdire le cumul des mandats tout en les rendant révocables… tout un programme reste à établir qui ne devrait pas oublier la démocratisation du monde du travail et des entreprises, là où sans raison elle n’a pas cours.
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