Cela semblait acquis, nous étions européens, pourvus d’une monnaie unique et n’avaient plus à nous soucier de frontières internes supprimées, mais l’avenir semble aujourd’hui bouché. L’Europe, dont la construction s’est avérée imparfaite est même menacée de démantèlement.
La crise financière a mis en évidence l’état désastreux du système bancaire, qui n’est que très partiellement réparé, et le remède trouvé pour réduire l’endettement des États, appelés à son sauvetage, a précipité une crise économique, sociale, puis politique. Les ultra-libéraux ont relevé la tête et imposé leur programme, avec pour conséquence l’approfondissement des inégalités sociales. La crise est devenue chronique et multiforme.
Que faire maintenant en attendant son prochain rebondissement ? La construction de l’Europe a laissé de côté trois grands domaines : les États sont restés maîtres de leur fiscalité, déclenchant une course au moins-disant fiscal qui a diminué les ressources publiques. L’Europe sociale n’a jamais vu le jour, alors qu’il y a tant à faire. Il a été mis en évidence un profond déficit démocratique, des institutions jouant un rôle aussi déterminent que la Commission de Bruxelles et la Banque centrale européenne (BCE) n’étant pas sous le contrôle d’élus, et le Parlement européen ne disposant que de pouvoirs limités. Il peut être ajouté que la politique de désendettement imposée n’a pas démontré son efficacité, et qu’il est pratiqué une véritable fuite en avant par rapport à l’endettement. Il y a matière à réflexion pour élaborer une nouvelle politique européenne et la défendre, faute sinon de laisser le champ libre à une extrême-droite xénophobe montante.
Comments are closed.